Le Zen, de Dai O Kokushi

Il y a une réalité qui précède le ciel et la terre;
Elle n’a pas de forme, encore moins de nom,
Les yeux ne peuvent pas la voir;
Les oreilles sont incapables de percevoir sa voix;
L’appeler Mental ou Bouddha serait violer sa nature,
Car ainsi elle deviendrait semblable à une fleur hallucinatoire
Flottant dans l’espace;
Elle n’est pas le Mental, elle n’est pas le Bouddha;
Elle est absolument paisible et pourtant lumineuse,
Assez mystérieusement.
Elle ne se laisse percevoir que par les regards clairs,
Elle est le Dharma véritablement au-delà de la forme et du son;
Elle est le Tao qui n’a que faire des mots.
Comme il voulait attirer les aveugles,
Bouddha s’est amusé à émettre quelques mots de sa bouche d’or;
Depuis lors, le ciel et la terre sont emplis de rosiers emmêlés.
O, mes bons amis, ici assemblés,
Si vous voulez entendre le tonnerre du Dharma,
Tarissez le flux de vos paroles, videz vous des pensées,
Car alors, vous arriverez peut-être à reconnaître
Cette Essence Une.